Que les choses soient bien claires, la première couverture de Rêve…, j’en suis plutôt fière – elle marque mes balbutiements dans le monde de l’édition et de la toute première publication ebook de ma suite de mots.
Seulement voilà, si l’aventure Bookstory semblait intéressante à première vue, force est de constater que le concept ne marche pas.
Défaut de professionnalisme de l’équipe ?
Manque de réalisme ?
Malheureusement oui.
Il y a deux ans, l’idée de voir mon œuvre enfin choisie par un comité de lecture me faisait l’effet d’un shoot au protoxyde d’azote. L’hilarité n’a cependant pas duré.
Il a été question de revoir la fourchette des prix : 6€ pour un ebook de 300 pages, OK ; 6€ ou 4€ pour un ebook d’à peine 50 pages, c’est pour le moins ridicule. La couverture et le synopsis auront beau être sympatoches, je ne l’achèterais pas moi-même.
Sujet abordé au moment de la signature du contrat d’édition et… et nothing, zilch, nada, que dalle !
Il a été question de créer de nouvelles couvertures – why not – bien avant celle des nouveaux noms de collection, il y a plus d’un an.
Deux trois mails plus que sporadique, pas l’ombre d’une proposition !
Il a été question de formation à l’autopromotion via vidéoconférences régulières. Une seule vidéo conférence, l’année dernière !
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Let’s be clear here, the first cover of Rêve…, I’m rather proud of it – it marked my beginnings in the publishing world and the very first ebook publication of my series of words.
But here the thing, if the adventure with Bookstory seemed interesting at first, there is no choice but to accept that the concept doesn’t work.
Lack of professionalism from the team?
Lack of realism?
Unfortunately, yes.
Two years ago, the idea of seeing my work finally chosen by a supervisory committee had the effect of a nitrogen protoxide shot. However, the mirth was short-lived.
There has been talk of revising the price bracket: 6€ for a 300-page ebook, OK; 6€ or 4€ for a 50-or-so-page ebook, that’s ridiculous at the very least. No matter how neat the cover and the synopsis, even I wouldn’t buy it.
Subject approached when the publishing contrast has been signed and… and nothing, zilch, nada, que dalle!
There has been talk of creating new covers – why not – long before the creation of new collection names, more than a year ago.
Two or three isolated emails, not a shadow of a proposition!
There has been talk of a formation on self-advertisement via regular video conferences. Only one video conference, last year!
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Aussi, de déception en déception, ne voyant aucune réelle concrétisation, germa l’idée d’en créer une nouvelle couverture moi-même et d’attendre que certaines clauses du contrat d’édition soient remplies avant de me tourner vers une autre porte : l’auto-édition.
En toute franchise, ces derniers mois, Rêve… est resté sur le site de Bookstory uniquement pour la vitrine et une présence sur le net. Tout cela en attendant de trouver un site d’auto-édition qui me convienne.
Entrée en scène de Smashwords.
Qui dit nouvelle expérience d’édition, dit nouvelle couverture, donc changement radical dans la composition de la couverture : claire, épurée, voire même une mise en abîme graphique du titre et de ma suite de mots.
Le rêve est un temps en suspension.
Le titre, suivi de points de suspension, souligne ce temps.
L'ombre portée du titre donne l'impression que le titre lui-même, et par extension l'histoire, est un temps en suspension.
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Therefore, from one disappointment to the next, seeing no real concretization coming, the idea of creating my own new cover and of waiting for the fulfillment of some clauses of the publishing contract in order to move on to another path – self-publishing – took shape.
Quite frankly, lately, Rêve… only remained on the Bookstory website for the display and the presence on the Internet. And this until I find a self-publishing plateform to my liking.
Entrance of Smashwords.
A new publishing experience means a new cover, hence a drastic change of the making up of the cover: clear, clean, a graphic mise-en-abîme even of the title and of my series of words.
The dream is a time in suspension.
The title, followed by suspension points, enhances this time.
The projected shadow of the title gives the impression that the title itself, and the story by extension, is a time in suspension.
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Vous pouvez dorénavant trouver ma suite de mots Rêve… en pré-vente sur Smashwords et Apple iBookstore pour $0,99 (0,88€) jusqu’à sa publication le 1er novembre 2015.
Dès le 1er novembre 2015, en plus d’être distribué directement sur la plateforme de Smashwords et sur Apple iBookstore, l’ebook sera distribué entre autre sur Kobo (Fnac), OverDrive, Barnes & Noble, Baker & Taylor Axis 360 et Inktera.
Le prix de l’ebook devrait monter à $1,12 (0,99€) mais je me réserve le choix de le maintenir à $0,99.
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From now on, you can find my series of words Rêve… on pre-release on Smashwords and the Apple iBookstore for $0.99 (0.88€) up until it release on November 1st, 2015.
From November 1st onwards, in addition to being available on the Smashwords plateform and Apple iBookstore, the ebook will be available among other retailers on Kobo (Fnac), OverDrive, Barnes & Noble, Baker & Taylor Axis 360 and Inktera.
The ebook price should go up to $1.12 (0.99€) but I reserve the choice to leave it at $0.99.
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2 oct. 2015
[Fr] Rêve… fait peau neuve ¤ [En] Rêve… gets a facelift
12 juil. 2015
[Fr] Petite nouveauté Made in Bibi ¤ [En] A little something Made in Myself
[Fr]
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[En]
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Ceux qui me suivent déjà sur ma page Facebook le savent, j’ai récemment créé une chaîne sur Youtube.
‘Fin.
Je viens de créer…
Oui et non.
Je l’utilisais déjà dans le but de partager des musiques & albums qui avaient inspiré ou étaient évoqués dans mes suites de mots.
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Those who already follow me on my Facebook page know it; I’ve recently created a Youtube channel.
Well.
I’ve just created…
Yes and no.
I already used it in order to share music and albums which inspired or were evoked in my series of words.
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Musiques liées à mes suites de mots | Music linked to my series of words
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Jusqu’à la semaine dernière, cette playlist apparaissait encore dans la colonne de droite.
Plus maintenant. A l’évidence.
A la place, vous trouverez une playlist de clips poétiques. Vous aurez ainsi l’occasion de visionner et surtout d’écouter certains de mes poèmes et leur traduction – des auto-traductions, hein, je traduis mes propres suites de mots.
Après tout, par définition, la poésie est un genre littéraire associé à la versification et soumis à des règles prosodiques particulières, variables selon les cultures et les époques, mais tendant toujours à mettre en valeur le rythme, l'harmonie et les images.
En d’autres termes, les poèmes sont créés pour être entendus avant d’être lus.
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Up until last week, this playslist still was featured in the sidebar on the right.
Not anymore. Obviously.
Instead, you’ll find a playlist of poetic clips. You then will have the opportunity to view but most of all to listen to some of my poems and their translation – self-translations, of course, I translate my own series of words.
After all, by definition, poetry is a literature genre associated with versifying and submitted to specific prosodic rules, changing depending on cultures and time periods, but always aimed at highlighting the rhythm, the harmony and the imagery.
In other words, poems are created to be heard and not read.
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Clips poétiques | Poetic Clips
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Il y aura aussi sûrement des vidéos bandes-annonces pour les deux autres suites de mots qui se trouvent sur le site de Short-Edition.
Celle de Rêve… existe déjà.
En espérant que cela plaise, n’hésitez surtout pas à commenter, liker et partager.
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There also and most certainly will be trailer videos for my two other series of words on Short-Edition website.
The one for Rêve… already exists.
Hoping you’ll like it, feel free to comment, like and share.
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18 avr. 2015
[Fr] Une madeleine de Proust qui vous flanque la frousse ¤ [En] A madeleine of Proust that gives you the willies
Source |
[Fr]
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[En]
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Le monde dans lequel on vit aujourd’hui me laisse perplexe et ne
m’invite pas souvent à l’optimisme.
Journal télévisé après journal télévisé, reportage après reportage,
la question se fait toujours plus pressante : le genre humain est-il
vraiment aveugle au point de ne pas se rendre compte qu’il court à sa propre
perte ?
A chaque nouvelle découverte, à chaque nouvelle avancée, la beauté et
l’émerveillement qu’elles suscitent cèdent peu à peu la place à une
inquiétude toujours plus poignante.
A chaque nouvelle technologie, j’avale ma bile en imaginant ses
usages détournés.
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The world we live in
today puzzles me and doesn’t often encourage me to be optimist.
Television news
after television news, reportage after reportage, the question becomes even
more insistent: is humankind too blind to realize they are on the road to their own ruin?
At each new
discovery, at each new advance, the beauty and wonders such things arouse
little by little give way to worries ever more so harrowing.
At each new
technology, I swallow my bile picturing their misappropriate uses.
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Un simple exemple.
A l’invention de l’imprimante 3D, si à côté de moi on s’enthousiasmait
devant la prouesse technique, la première chose à me traverser l’esprit
était : encore un moyen de se procurer un flingue !
Flippant, non ?
Ca n’a pas loupé, quelques temps après, un étudiant texan faisait la
Une : Cody Wilson (triste membre du top 15 des individus les plus
dangereux au monde, rien que ça !) créait le premier modèle d’arme à feu
3D.
Un nouveau moyen de se procurer une arme à moindre coût dans un pays
où le port d’arme est un droit constitutionnel, tellement ancré dans la
culture américaine qu’il serait impensable de vouloir même tenter de l’amender.
Barack Obama en a fait les frais et a évoqué un examen de conscience
national. Il considère son échec face au Congrès comme la plus grande
frustration de sa présidence.
Les autres applications de l’imprimante 3D – pratiques au quotidien, médecine,
architecture, art – sont venues après.
Je n’ai vu que le négatif en premier.
Je m’efforce à ne pas sombrer dans le pessimisme. J’estime être
réaliste, mais la réalité actuelle est flippante. Le potentiel bénéfique est
là, bien présent, c’est indéniable. Le potentiel néfaste l’est tout autant,
si ce n’est plus de par la nature belliqueuse de l’homme.
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One mere example.
At the invention of
the 3D printer, if next to me they were getting very enthusiastic about the
technological feat, the first thing to cross my mind was: another way to get
a gun!
Creepy, huh?
And sure enough, it
happened. A little while later, a Texan student made the headlines: Cody
Wilson (sad member of the top 15 of the most dangerous people in the world, no
less!) created the first 3D printable firearm.
A new way to get a
weapon cheaply in a country where carrying a gun is a constitutional right,
so deeply rooted into the American culture that it would be unthinkable to want
to even attempt to amend it.
Barack Obama bore
the brunt of it and evoked a national soul-searching. He deemed his failure in
the face of Congress his biggest frustration as President.
The other
applications of the 3D printer – every day uses, medicine, architecture, art
– came afterwards. I only saw the negative aspect at first.
I force myself not
to sink into pessimism. I consider myself to be realistic, but the current
reality is a real downer. The beneficial potential is here, that’s
undeniable. So does the noxious potential, even more so with the bellicose
nature of mankind.
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S’il existe un Dieu, si comme on me l’a asséné au catéchisme, Il a
créé l’Homme à Son image, pourquoi l’avoir créé ? Pourquoi donner
naissance à une créature incapable d’apprécier, à quelques exceptions près,
la beauté du monde qui l’entoure ? Incapable de coexister avec l’autre ?
Incapable d’appréhender les possibles conséquences de ses obsessions ?
D’ailleurs, au passage, rétablissons un peu un semblant de vérité.
Le Déluge n’est pas un récit hébraïque mais sumérien, il s’agit en
fait d’une partie de l’œuvre littéraire la plus ancienne de l’humanité –
tablette XI de l’Epopée de Gilgamesh, découverte et déchiffrée en 1872 par
George Smith (1840-1876) du British Museum.
Récit de l’ancienne Mésopotamie (actuelle Irak), vers 700 av. J.-C.,
la première version complète rédigée en akkadien remonte à 18ème
siècle av. J.-C., l’Epopée de Atrahasis, elle-même inspirée de plusieurs poèmes
sumériens du 3ème millénaire av. J.-C., centrée autour du
personnage Gilgamesh, cinquième roi de la première dynastie d’Uruk, qui
provoqua la colère des dieux dans sa quête à l’immortalité. Gilgamesh aurait
vécu aux alentours de 2700 av. J.-C..
Digression à part, voilà bien la source de ma présente
nostalgie : l’immortalité.
Etrange madeleine de Proust me direz-vous.
Certes.
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If a God does exist,
if as I was told at Sunday school, He created Mankind in His own image, why
creating them? Why give birth to a creature unable to appreciate, with a few
exceptions, the beauty of the world surrounding them? Unable to coexist with the other? Unable to grasp the
possible consequences of their obsessions?
Anyway, in passing,
let’s reestablish a little semblance of truth.
The Flood is not an Hebraic
narrative but a Sumerian one, it’s actually part of the most ancient work of
literature of humankind – tablet XI if the Epic of Gilgamesh, discovered and deciphered
by George Smith (1840-1876) of the British Museum.
Narrative of the
ancient Mesopotamia (current Iraq), circa 700 BC, the first complete version
written in Akkadian dates back to the 18th century BC, the Epic of
Atra-Hasis, itself inspired by numerous Sumerian poems of the 3rd
millennium BC, focused around Gilgamesh, fifth king of the first Uruk
dynasty, who aroused the gods' wrath in his search for immortality.
Gilgamesh is said to have lived circa 2700 BC.
Digression aside,
here is the very source of my present melancholia: immortality.
Strange madeleine of
Proust I hear you say.
Indeed.
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15 ans plus tôt – Cesson-Sévigné, Lycée Sévigné le bien nommé.
A l’occasion du Printemps des poètes, le lycée proposait d’exposer
les œuvres d’élèves qui souhaitaient participer. Certaines de mes premières
suites de mots se sont ainsi retrouvées placarder à droite à gauche. Des
proses principalement sur Mère Nature, la mort et le souvenir, rien de
transcendant, mais premiers regards étonnés et compliments de tiers et
premiers instants de fierté pour quelques mots alignés.
Je me souviens d’une conversation avec mon prof d’SVT – Monsieur Boëdec
– trentenaire passionné par sa matière, jamais à court d’anecdotes, le genre
de profs qu’on adore.
Le couloir était quasiment vide ; je devais sûrement griffonner
quelques mots sur un cahier.
Il devait avoir lu quelques unes de mes suites de mots parce que
l’une de ses premières questions concernait mon choix de filière :
pourquoi la filière scientifique et non la filière littéraire ?
Réponse toute simple : j’aimais les sciences et si je dévorais
de plus en plus de livres (à commencer par Asimov et la trilogie de Tolkien dévorée
en moins d’une semaine et dont l’adaptation du
premier volet venait tout juste de sortir au cinéma), je n’avais découvert Charles
Baudelaire et mon goût pour la langue française que cette même année – merci
Madame Windenberger.
Sans compter que choisir une filière littéraire cela voulait dire,
plus d’SVT, plus de physique-chimie, moins de maths, reprendre le latin,
commencer la philo et commencer le grec ou une troisième langue vivante, tout
ça en plus de l’espagnol et de l’anglais. Et les langues, à l’époque, c’était
pas mon truc du tout, mais alors, pas du tout.
A cela, il m’a raconté que pour lui c’était pareil mais qu’à l’époque
il écrivait des histoires pour le journal du lycée.
Puis il m’a demandé si j’avais envie d’écrire un roman un jour ou si
je voulais juste écrire des poèmes. Ce à quoi j’ai répondu que si un jour
j’écrivais un roman cela serait de la science-fiction, que c’était mon dada
mais que je n’avais pas d’idée, pas pour un roman.
Il m’a alors rétorqué que ce n’était pas le seul genre, qu’il y avait
aussi la romance. Je crois que j’ai dû lui couper la parole et dire que
c’était pas vraiment mon truc, que c’était pas un truc que je lisais et que
je ne me voyais pas vraiment en écrire, que si j’en écrivais, cela serait
sous forme de poème, rien d’autre.
Je me souviens qu’il a souri et qu’il m’a répliqué que je ne devais
pas me braquer, que les histoires d’amour n’étaient pas nécessairement
synonymes d’histoires à l’eau de rose, que les filles n’étaient pas toujours
des princesses en détresse.
Ce qu’il s’est dit ensuite, je ne m’en souviens plus. Il m’a
encouragée à continuer, mais au-delà
de ça, trou noir.
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15 years ago –
Cesson-Sévigné, the aptly named Lycée Sévigné.
On the occasion of
the Printemps des poètes, the high school offered the students who wanted to
participate to expose their works. Some of my first series of words thus
ended up plastered here and there. Mostly proses about Mother Nature, death
and remembrance, nothing fancy, but first amazed looks and compliments from strangers
and first prideful moment for a few words aligned.
I remember a
discussion with my bio teacher – Mr. Boëdec – thirty-year-old passionate
about his field, never short of anecdotes, the kind of teachers you adore.
The corridor was almost
empty; I certainly must have been scribbling down a few words on a notebook.
He must have had
read some of my series of words because one of his first questions was about
my subjects choice: why the scientific subjects and not the literary
subjects?
Answer quite simple:
I loved science and even though I was devouring book after book (starting
with Asimov and the Tolkien's trilogy devoured in less than a week and of which first part adaptation only just came out on
theater), I only just discovered Charles Baudelaire and my taste for the
French language this very same year – thank you Mrs. Windenberger.
Not to mention that
choosing the literary subjects meant no more bio, no more chem., less maths,
resuming Latin, starting philosophy and starting Greek or a third modern
language, all of this on top of Spanish and English. And languages, at the
time, those were not, really not, my thing at all.
To this, he told me
that it was the same for him but that at the time he was writing for the school
paper.
Then he asked me if one
day I wanted to write a novel or if I only wanted to write poems. To which I
answered that if one day I ever wrote a novel, it would be about science fiction,
that this was my hobby-horse but that I had no idea, none for a novel.
He then retorted to
me that it wasn’t the only genre, that there was also romance. I think I must
have cut him short and said that it wasn’t my thing, that it wasn’t something
I read and that I didn’t really see me writing about it, that if I ever wrote
about it, it would be in the form of a poem and nothing else.
I remember him
smiling and retorting that I shouldn't be dead set against it, that love stories
were not necessarily synonymous with slushy stories, that girls were not
always princesses in distress.
Of what was said
afterwards, I can’t remember. He encouraged me to carry on, but beyond that,
zip.
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Il y a 15 ans, l’écriture c’était nouveau.
Presque.
En tout cas, je ne m’imaginais pas être publiée un jour, de quelques
manières que ce soit ; encore moins que le premier texte publié serait
une nouvelle centrée sur un amour non partagé.
Ceci dit, si la pseudo-suite de Rêve… prend des allures de nouvelle
gothique flirtant avec le fantastique, je reste persuader que mon premier
roman, si roman il y a, dégoulinera de science-fiction.
Et à notre époque, y’a de quoi faire.
Un récent reportage sur l’immortalité tant convoitée par l’homme m’a
plongée dans une réflexion par très réjouissante.
Mon imagination s’est un peu emballée.
Vous le savez déjà si vous me suivez depuis un moment, les robots et
l’intelligence artificielle ne se rassurent pas énormément. Loin de là.
Et depuis ce reportage, depuis que certains scenarii catastrophes se
sont formés, je me dis que j’ai matière à en tirer un roman, ou même
plusieurs. Sauf que, je doute en écrire un, du moins pour le moment, la
nouvelle reste ma forme de prédilection.
La seule fois que j’ai écrit un truc qui s’apparentait à de la
science-fiction, je devais être au collège. J’avais imaginé une piscine dont
le fond réagirait en fonction de la personne qui y nagerait, qui détecterait
les mouvements de panique et qui s’adapterait immédiatement au nageur pour
qu’il ait pied.
Mon prof de français de l’époque m’avait dit que j’avais trop d’imagination
et d’être un peu plus sensée.
Quand on sait qu’aujourd’hui, il existe des piscines à fond mobile, innovation française, je me dis que mon
trop-plein d’imagination n’est peut-être pas si à côté de la plaque que ça,
que mon idée futuriste pourrait très bien devenir une réalité d’ici quelques
années.
Alors, quand mon imagination invente des scenarii catastrophes,
l’épisode de la piscine ne rassure pas vraiment.
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15 years ago,
writing was new.
Sort of.
In any case, I didn’t
picture myself being published one day, in whichever way may be; even less
that the first published text would be a short-story focusing on an unshared
love.
That being said, if the
pseudo-sequel of Rêve… takes on an air of a Gothic short-story flirting with
the Fantastic, I remain convinced that my first novel, if novel there is, will
be dripping of science fiction.
And nowadays, there’s
plenty to go by.
A recent reportage about
the immortality so coveted by man got me immersed in not so much delightful
thoughts.
My imagination got a
tiny bit carried away.
If you have been following me for a while, you already know about it, robots and artificial intelligence don’t really put my mind at ease. Far from it.
And since this
reportage, since the formulation of some disastrous scenarii of mine, I think
there is material enough for a novel, or even more. Except that I doubt
writing one, at least at the moment, the short-story still remains my writing
form of choice.
The only time I
wrote something that resembled science fiction, I must have been in high
school. I had pictured a pool the floor of which would react accordingly to
the person in it, the floor of which would detect panic motions and adapt
right away for the swimmer to be able to touch the bottom.
At the time, my
French teacher said that I had too much imagination and that I should be a
little more reasonable.
When you know that
today exit pools with movable floor, French innovation, I think that maybe my
overflowing imagination wasn’t so much far off the mark, that my
futuristic idea could very well be a reality within the few years to come.
So, when my
imagination creates disastrous scenarii, the pool episode doesn’t really put
my mind at ease.
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L’homme court à sa perte dans l’indifférence la plus générale, du
moins dans l’indifférence du plus grand nombre.
Mais le Déluge à venir ne me semble pas si éloigné que cela. Qu’on s’entende
bien, le Déluge n’a pour moi qu’une valeur métaphorique mais il va bien avoir
lieu. Tôt ou tard, et je crains que cela ne soit plus tôt que tard.
Et il ne faudra pas aller pleurer dans les jupes de votre Dieu. Ce qu’il
va se produire, ce qu'il est déjà en train de se produire, n’a strictement rien à voir avec Dieu
ou Son divin courroux, mais tout à voir avec la connerie bassement humaine…
Mes idées de nouvelles axées science-fiction me donnent parfois la
chair de poule.
Affaire à suivre, mais vous pourriez peut-être bientôt en voir les
premiers mots.
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Mankind is on the
road to ruin in the utmost general indifference, at least in the indifference
of the vast majority.
But to me, the
Deluge to come does not seem that far away. Let’s be clear, the Deluge only
has a metaphorical value to me, but it will come to pass. Sooner or later,
and I fear it would be sooner rather than later.
And there would be no
use to weep and tie to your God’s apron strings. What is about to happen,
what is already happening, has nothing to do with God or His divine wrath, but
everything to do with the shamefully human stupidity…
My science-fiction-focused
new ideas give me goosebumps.
Wait and see, but
you could be seeing soon the first words of these ideas.
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14 mars 2015
[Fr] Pixel ou encre, un livre reste un livre ¤ [En] Pixel or ink, a book will be a book
Rosetta Stone ¤ British Museum |
[Fr]
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[En]
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Ce 5 mars 2015, à Bruxelles, la Cour de Justice de l’Union Européenne
a tranché : la TVA appliqué en France au livre numérique ne sera plus de
5,5 % comme le livre papier, mais repassera à 20 %.
La raison : le livre numérique est un bien dématérialisé, il est
a considéré comme un service et non un bien culturel.
Bien.
Soyons pragmatique juste un instant. Quelle est la différence entre
livre numérique et livre papier ? Le support !
L’unique différence est le support !
Pour la Cour de Justice de l’Union Européenne, le livre numérique
n’est donc pas considéré un livre à part entière. Mais sait-elle cette chère
CJUE que deux millénaires plus tôt le livre tel que nous le connaissons
n’était lui-même pas considéré comme un vrai livre lui aussi ?
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This March 5th,
2015, in Brussels, the Court of Justice of the European Union settled: in
France, the VAT applied on eBook would no longer be of 5.5 % as on print
copy, but will go back to the 20 % rate.
The reason: the eBook
is a digitalized good, it is to be considered as a service, not a cultural
good.
Well.
Let’s just be
pragmatic here for a minute. What is the difference between an eBook and a
print copy? The medium.
The only difference
is the medium!
So, for the Court of
Justice of the European Union, an eBook isn’t considered to be a
fully-fledged book. But does the CJEU dearest know that two millennia back,
the book as we know it wasn’t itself considered to be a real book either?
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Petit rappel historique et culturel sur l’évolution du livre.
Revenons donc en arrière, bien avant la tradition des moines copistes et de
l’imprimerie de Johannes Gutenberg en 1455.
L’invention de l’écriture précède celle du livre.
A ce jour, la Mésopotamie est considérée comme le berceau de
l’écriture. Le sumérien, et son écriture cunéiforme, serait la plus ancienne
langue écrite connue, née vers 3600 av. J.-C.. A l’origine, le sumérien était
une méthode fiable d’enregistrement des transactions, le commerce et
l’administration trop complexe pour les capacités de mémorisation de l’homme.
Le hiéroglyphe (littéralement caractère ‘glyphe’ sacré ‘hiéros’)
égyptien naît vers 3300 av. J.-C..
Certains spécialistes vont jusqu’à affirmer
que malgré leurs différences, écriture cunéiforme et hiéroglyphe égyptien
auraient une même origine.
En Amérique Centrale Précolombienne, l’écriture glyphique naît vers
2000/1500 av. J.-C. avec l’établissement des calendriers.
En Chine, l’écriture ossécaille, ainsi nommée en raison des
caractères dits oraculaires gravés sur des os d’animaux ou des écailles de
tortue, naît vers 1400 av. J.-C..
De ces langages découlent tous les autres.
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Little historical
and cultural reminder on the book’s evolution. Let’s go back in time then,
way before the tradition of copyist monks and Johannes Gutenberg’s printing
press in 1455.
The invention of
writing precedes that of the book.
To date, Mesopotamia
is considered to be the cradle of writing. Sumerian, and its cuneiform script,
is believed to be the oldest known written language, born around 3600 B.C.. Initially, Sumerian was a reliable method to record transactions, trade and
administration too complicated for the human’s memorization capability.
The Egyptian
hieroglyph (literally sacred ‘hiero’ character ‘glyphe’) appeared around 3300
B.C.. Some specialists go as far as asserting that despite their differences,
cuneiform script and Egyptian hieroglyph might have the same origin.
In pre-Columbian
Central America, glyphic script appeared around 2000/1500 B.C. with the setting
up of calendars.
In China, the
shell-bone script, named after those characters also known as divinatory
characters carved into animal bones or tortoise shells, appeared around 1400
B.C..
From these languages
follow all the others.
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Qui dit écriture dit supports : argile, pierre, os, papyrus,
bois, bambou, cuir, métal, tissu.
La pierre est le support par excellence des textes fondateurs d’une
civilisation et ses codes administratifs.
Les tablettes de bois, brutes ou enduites de stuc ou de cire,
servaient à l’apprentissage et aux écrits utilitaires.
Les matières plus précieuses comme l’or, la soie ou l’ivoire étaient
réservées aux dieux et aux princes.
Après une tradition orale vient donc la tradition écrite.
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Writing means media:
clay, stone, bone, papyrus, wood, bamboo, leather, metal, fabrics.
Stone is the
archetypal medium of a civilization fundamental texts and administrative
codes.
Wood tablets, plain
or covered with stucco or wax, were used for the learning process and for utilitarian
documents.
The most precious
materials such as gold, silk or ivory were saved for gods and princes.
So after the oral
tradition comes the written tradition.
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Selon la définition de Denis Muzerelle, le livre
désigne un assemblage portatif d'éléments présentant une surface plane sur
lesquels un texte peut être écrit de façon durable.
Dans les traditions égyptienne et chinoise, les premiers livres
avaient la forme d’un rouleau appelé volumen, constitué de papyrus pour les
égyptiens, de soie puis de papier pour les chinois. Le texte est disposé en
colonnes alignées perpendiculairement à la longueur du rouleau.
À l'époque hellénistique et romaine, le papyrus est produit de façon
presque industrielle en Égypte afin de satisfaire les besoins du monde
méditerranéen tout entier.
A l’exception d’écrits occasionnels, l’ensemble des écrits de l'Égypte ancienne et de l'Antiquité classique gréco-romaine sont couchés sur des rouleaux. |
According to Denis
Muzerelle definition, a book designates a portable gathering of items
presenting a plane surface on which a text can be written and last for a long
time.
In Egyptian and
Chinese traditions, the first books took the form of a scroll called volumen,
made of papyrus for the Egyptian, of silk then of paper for the Chinese. The text
is arranged in columns perpendicularly lined-up to the length of the scroll.
In the Hellenistic
and Roman time, papyrus was almost produced in an industrial way in Egypt in
order to satisfy the needs of the entire Mediterranean world.
Occasional documents
aside, the whole of the Ancient Egypt and of the Greco-Roman classical
Antiquity are written down on scrolls.
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Au 2ème siècle av. J.-C., le parchemin fait son apparition à la
Bibliothèque de Pergame, Asie Mineure, pour remplacer le papyrus, alors
monopole de l’Egypte, et rivaliser avec la Bibliothèque d’Alexandrie.
Fabriqué à partir de peau animale, solide, inscriptible des deux
côtés, le parchemin se plie facilement en feuillets que l’on assemble ensuite
en cahier. Cela entraîne un changement fondamental dans l’histoire du
livre : le volumen se voit remplacé par le codex, l’ancêtre du livre
moderne.
Le rapport au livre se modifie, la notion de page apparaît, le
lecteur n’a plus besoin de tenir le livre à deux mains.
Entre le 2ème et 4ème siècle, le codex remplace
progressivement le volumen. Progressivement oui, mais pas sans
réticence : le codex n’est pas considéré comme un objet de savoir comme
le volumen, il n’est donc pas considéré comme un vrai livre !
Ca vous dit quelque chose ?
Pour l’aspect historique, dans The Birth of the Codex, publié en 1983, Robert & Skeat relatent une
anecdote qui devrait en faire sourire plus d’un aujourd’hui.
Au 3ème siècle, un litige entre deux fils fut tranché
par un juge romain. L'un des deux avait hérité des livres de son père. Mais
que désignait le terme livre ? Les seuls rouleaux de papyrus ou
englobait-il aussi les codex? La réponse du juge tombe :
« Les codex doivent aussi être considérés comme des livres. On
regroupe sous l'appellation de livres non pas des rouleaux de papyrus mais un
mode d'écriture visant une fin déterminée. »
Pour l’aspect linguistique pur, en latin, livre vient du mot liber
qui désigne d'abord une partie vivante de l'aubier se trouvant directement
sous l'écorce d'un arbre ; lire un livre se dit evolvere librum,
c'est-à-dire dérouler le papyrus.
A noter l'origine similaire du terme anglais book qui vient du mot proto-germanique bōks signifiant hêtre.
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In the 2nd
century B.C., parchment came out in the Library of Pergamun, Asia Minor, in
order to replace the papyrus, Egypt’s monopoly at the time, and to rival the
Library of Alexandria.
Made out of treated
animal skin, strong, writable on both sides, the parchment can be fold easily
into sheets that are then gathered in notebook. This lead to a fundamental
change in book history: the volumen was replaced by the codex, the ancestor
of the modern book.
The relation to the
book changes, the notion of page appears, le reader no longer needs both
hands to hold a book.
Between the 2nd
and the 4th century, the codex gradually replaced the volumen. Gradually
indeed, but not without reluctance: the codex wasn’t considered to be an
object of knowledge like the volumen, it was thus not considered to be a real
book!
Ring a bell?
For the historical
point of view, in The Birth of the Codex, published in 1983, Robert & Skeat recount an
anecdote that may bring a smile to a few faces nowadays.
During the 3rd
century, a dispute between two sons was settled by a Roman judge. One of the
sons inherited the books of his father. But what did the term book designate?
Solely the papyrus scrolls or did it include also the codexes? The answer of
the judge came out:
“The codexes must be
regarded as books. Scrolls of papyri are not contained under the label book, but
a mode of writing aiming at a definite end is.”
For the pure linguistic
point of view, in Latin, livre (book) comes from the word liber which firstly designates
a live part of the sapwood directly under the bark a tree; lire un livre (to read a book) is
said evolvere librum, that is to say unroll the papyrus.
Do note the similar root of the English word book that comes from the proto-germanic word bōks, meaning beech.
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Dans notre monde moderne, le numérique est omniprésent ou presque et
évolue à vitesse grand V.
Le numérique envahit nos vies et s’invite dans nos montres, nos
téléphones, nos voitures, nos maisons, même dans nos vêtements.
Nous n’envoyons plus de missives, les lettres se font rares, les SMS
et mails quotidiens.
Grâce à l’internet, encyclopédies, dictionnaires et autres savoirs se
trouvent à porté de clic.
Il semble alors évident si ce n’est logique que le livre suive le
même chemin.
Deux millénaires plus tôt, avant de céder sa place au codex, seul le volumen
était considéré comme un vrai livre. Pourquoi donc se voiler la face et
refuser une évolution technologique du support ? Faudra-t-il attendre
deux siècles pour que le livre numérique ne soit qu’un simple livre ?
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In our modern world,
dematerialization is omnipresent or nearly so and develops on the double.
Dematerialization
invades our lifes and invites itself in our watches, our phones, our cars,
our houses, and even in our clothes.
We no longer send
missives, letters are getting scarce, text messages and emails a daily occurrence.
Thanks to the
Internet, encyclopedias, dictionaries and other knowledge are within reach of
a click. It seems rather obvious if not logical for a book to follow the same
path.
Two millennia earlier,
before being replaced by the codex, the volumen alone was considered to be a
real book. Why then look the other way and reject a technological advancement
of the medium? Will it be necessary to wait two centuries for the eBook to be
a simple book?
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A lire mon post, vous avez du déroule la barre de défilement. En réalité,
vous avez agit de la même manière qu’un lecteur de l’Egypte Ancienne, vous
avez déroulé un volumen. La seule différence est qu’il est numérique et
présent partout sur la toile.
Aujourd’hui, le volumen n’a plus de support physique, exception faite
de la Torah de l’office religieux dont le parchemin porte alors le nom de
Sefer Torah.
Si on prend le temps de décrire le support du livre numérique, on
constate que la tablette ou la liseuse épouse le format de la tablette
d'argile sumérienne et que les pages se déroulent comme les rouleaux de papyrus.
Après le volumen est venu le codex, après le codex le manuscrit,
après le manuscrit le livre imprimé. Le livre imprimé laissera un jour sa
place au livre numérique.
Tous ces objets sont des assemblages portatifs d'éléments présentant
une surface plane sur lesquels un texte peut être écrit de façon durable.
Tous ces objets sont des livres.
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Reading my post, you
had to roll down the scroll bard. In actual fact, you acted the same way an Ancient
Egypt reader would, you have unrolled a volumen. The only difference is that it
is digital and present everywhere on the web.
Nowadays, the
volumen has no physical format with the exception of the Torah of the
religious Service, the parchment is then called the Sefer Torah.
If you make time to
describe the medium of the eBook, you notice that the tablet computer or the
e-reader adopts the format of the Sumerian clay tablet and that the pages
unroll like scrolls of papyri.
After the volumen came
the codex, after the codex the manuscript, after the manuscript the printed
book. The printed book will one day be replaced by the eBook.
All these objects
are portable gatherings of items presenting a plane surface on which a text
can be written and last for a long time.
All these objects
are books.
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