26 juil. 2013

[Fr] Cette cérémonie de remise de prix à l'Université de Portsmouth...


... Qui a eut lieu hier, à 15h, le 25 Juillet 2013.

J'y étais !

...

SI SEULEMENT !!!!

(soupirs)

J'aurai adoré y être !

Mais voilà, no can't do. D'une je bosse, de deux c'est pas en étant prévenue deux jours à peine avant le jour de la cérémonie que je peux faire ce déplacement de plus de 1000 km pour aller de l'autre côté de la Manche. Ce genre de trajet demande un minimum d'organisation.

Quand même.

Ca aurait été chouettos de mitrailler la Spinnaker Tower sous toutes ses coutures après (ou avant d'ailleurs) d'avoir immortalisés via les pixels de mon Nikon les lieux de cette remise de prix. Ca fait un peu rêver, non ?... Moi, en tout, ça me fait rêver. Soyez-en bien certain.

Et pourquoi tous ces kilomètres me diriez-vous ?
Tout simplement pour recevoir mon prix en main propre !
Et oui ! Je fais partie des gagnants d'un concours d'écriture organisé par 


Yes, yes, yes !!!

Yep, je frime un peu. C'est que j'ai un peu de mal à réaliser la chose. Peut-être que le certificat que je recevrais sous peu dans ma boîte aux lettres m'y aidera...

Pour que tout le monde puisse y voir plus clair, je reviens au tout début. 

Il y a quelques temps, le 25 Novembre 2011 pour être exacte, j'ai passé mes seules heures en terre Celte, à Canterbury. Deux trois jours avant cela, un de mes profs avait lancé un exercice d'écriture dans le cadre de son TD d'expression écrite. En anglais, évidemment ! Il ne faut pas oublier que mon dada, c'est l'anglais ! Exercice plutôt classique : composer un poème en pentamètre iambique, l'équivalent anglais de l'alexandrin français si vous préférez.

Ecrire des suites de mots en Anglais, c'était loin d'être une première. Loin de là. Entre les poèmes et quelques nouvelles, j'en étais pas à mon premier essai.
Seulement voilà, inspiration aux abonnés absents, premier jet déjà sur le papier, mais suite de mots insipide.
J'ai donc profité de mon passage express de quelques heures seulement à Canterbury pour me changer les idées et peut-être trouver l'inspiration.

Changement d'air.
Changement de terre.
Changement de langue. 

Je le concède, c'est sûrement psychologique, le retour en France a été plus dépaysant que la première traversée de la Manche. Revenir en France et avoir l'impression d'entrer en pays étranger, c'est dire...

La nostalgie soudaine, l'inspiration m'est donc revenue sur le trajet du retour pour donner une dizaine de pentamètres iambiques franchement sympatoche. En tout cas, suffisamment pour bluffer mon prof.
Rien que ça.
J'étais certes fière de ce que j'avais créé, mais j'étais loin de me douter que j'aurai pu toucher ce sexagénaire flegmatique très Cup of tea.

Réactions :
  1. mon prof lit mon poème devant le groupe de TD et reste silencieux un temps, je suis fébrile, forcément
  2. mon prof donne ses premières impressions, il est impressionné - et il doit vraiment l'être puisqu'il le répète plusieurs fois - je suis scotchée (et oui, sexagénaire flegmatique, n'oubliez pas)
  3.  mon prof apporte quelques corrections et suggère donc quelques modifications, je suis toujours sciée de l'avoir impressionné
  4. je réalise tout ça et je suis doublement fière de la suite de mots que j'ai pondu !
 Le poème a donc été légèrement modifié, correction de rythme et de scansion oblige, avant d'être classer avec les autres.

¤¤¤

Quelques temps plus tard...

Année de master d'anglais, mémoire sur l'auto-traduction. Je me base sur la première partie de Rêve... et d'une autre suite de mots dans son intégralité.
Après lecture de mes extraits traduits, ma directrice de mémoire m'envoie un lien.
Je n'y jette pas un oeil tout de suite, faut bien l'avouer. Seulement quelques jours après réception.

Réactions :
  1. je me dis "Chouette, je n'avais même pas encore pensé à participer à un concours d'écriture en Anglais !" 
  2. après avoir réalisé que l'expéditeur du mail n'était autre que ma directrice de mémoire, je me dis "Putain, si elle m'envoie ce genre de liens, c'est qu'elle me pense capable de décrocher quelques chose !"
  3. un sentiment de fierté bien prononcé m'envahi alors.
Chaque année depuis 2001, l'Université de Portsmouth organise un concours d'écriture créative en une langue étrangère (le CWFL, Creative Writing in a Foreign Language) ouvert à tout étudiant. Tous, sans exception. En d'autres termes, l'étudiant doit composer une suite de mots dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle.

Au début, j'hésite. J'ai mon mémoire à bosser, je ne peux pas vraiment m'employer à écrire un nouveau texte pour un concours. 
Et puis, je repense à ce poème qui avait réussi à bluffer un sexagénaire flegmatique très Cup of tea.
Et pourquoi pas ?
Qui sait ?

Je le ressors.
Je le relis.
Je le scande.

Yep, pourquoi pas...
J'apporte deux trois légères modifications et je remplis le formulaire de participation.

  • être écrit impérativement dans une langue autre que la langue maternelle, 
  • être une oeuvre originale ou une traduction,
  • être un exercice de style. 
 Ni une, ni deux, je m'exécute.
J'envoie le tout par mail.

  • faire montre d'originalité, 
  • être inventif,
  • soigner le style, le vocabulaire, la grammaire et le registre de langue, 
  • présence d'un facteur X (qualité, émotion dégagée et provoquée chez le lecteur, forme et agencement du texte).
En toute franchise, je l'ai surtout fait pour le fun. Puisque je participe déjà à des concours d'écriture en France, pourquoi ne pas faire la même chose dans un pays anglophone.

Après tout...

J'écris aussi dans la langue de Baudelaire que dans celle de Byron, ça serait couillon de me brider, non ?
La date butoire d'envoi des suites de mots était le 15 juin (repoussé au 18).
Accusé réception. Le jury délibère, les résultats seront donnés courant Juillet.


Inutile de préciser que même si je ne m'attendais pas à gagner quoi que ce soit, je check ma boîte mail tous les jours. Au cas où... on sait jamais.


C'est bien connu, tous les gagnants d'un concours sont avant tout des participants. Alors quand on participe à l'un deux, il y a toujours une chance, même infime.
Alors quand le 23 Juillet, je reçois un mail au sujet plus qu'évocateur "Creative Writing in a Foreign Language Competition 2012-13", la fébrilité me prend de nouveau !

Hésitation éclaire de quelques secondes.
Curiosité à son comble.
J'ouvre le mail.
Félicitations aux gagnants.
J'ouvre la pièce jointe.
Nom d'un Grand Schtroumpf ! J'en suis !!!

Je ne suis certes pas dans le trio de tête, mais faire partie des auteurs qui ont reçu des commendations (en d'autres termes plus français, les félicitations du jury) me donne l'opportunité d'être publié avec le trio de tête dans Tonguefreed, l'anthologie des textes de l'écriture créative en une langue étrangère.


Sourire jusqu'aux oreilles.
Forcément.
Aux anges, je suis.
Evidemment.

Bon.

Après je dois dire que je ne sais pas non plus combien il y a eu de participants à ce concours. Je n'ai peut-être pas cherché au bon endroit, mais je n'ai jamais trouvé d'indiquée que la liste des gagnants par année.
Le nombre de participants passe à l'as.
Alors je me dis que, peut-être, chaque participant reçoit quelques choses. Mais ma fierté je préfère croire que la liste des gagnants est bien, bien plus petite que la liste des participants.

Enfin bref.
Les résultats sont connus le Mardi 23 Juillet.
La cérémonie de remise des prix a eu lieu ce Jeudi 25 Juillet.
Je rumine un peu de ne pas avoir pu mettre les pieds à Université de Portsmouth pour cette occasion.

Cela aurait chouette quand même...

(soupirs)

Sinon, pour les petits curieux qui voudraient jeter un oeil sur le poème qui m'a valu les félicitations du jury, le voici :

I had enough. Of those, I want no more.
I'm done. No need for self-inflicted pain.
I have to shut away those treasured thoughts,
At least for now. I've got to let you go.
A lonely walk at night, it takes no more :
A scent of burning wood, of earth, of rain,
A strong and goodly mix, a soothing feeling
I revel in; a breeze in moonlight glow.
And let's pretend I'm not a sorry mess,
A soulless ghost who wanders by herself.

J'attends donc avec impatience de recevoir ce petit bout de papier qui me dit que oui, j'ai bien eu les félicitations du jury.
Et j'attends avec d'autant moins de patience la publication des textes en ligne sur Tonguefreed avec leur(s) commentaire(s) respectif(s).

C'était l'histoire derrière cette cérémonie manquée !


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