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26 oct. 2014

[Fr] De provocation et d’élégance ¤ [En] Of Provocativeness and Elegance

Capture Clip Libertine ¤ DVD Mylène Farmer Music Videos

[Fr]
[En]

Je me souviens d’une scène en temps très très longtemps où, pas plus haute que trois pommes assises, les fesses dans un fauteuil club bien douillet mais au tissu blanc à fleurs bien laid, je me déchirais les cordes vocales à chanter à tue-tête un refrain de Mylène Farmer :

Je je, suis libertine
Je suis une catin
Je je, suis si fragile
Qu'on me tienne la main
(Paroles de Laurent Boutonnat)

Je serais bien incapable de resituer cette scène dans le temps – une seule chose de sûre, c’était fin des années 80 début des années 90.
Evidemment, à cette époque-là, je ne comprenais pas vraiment ce que je chantais – on se gardait bien de m’expliquer les paroles – je savais juste que ça faisait sourire les adultes autour de moi. On se demande bien pourquoi.

Ce n’est que quelques années plus tard que, la curiosité aidant, je me suis mise à décortiquer les paroles un dictionnaire à porté de main. Un de mes instituteurs m'avait fait comprendre via La Corrida de Francis Cabrel qu'il pouvait il y avoir autre chose qu'une simple histoire derrière les paroles d'une chanson (cf. ici).

Première rencontre : les albums Cendres de LuneAinsi soit je… avec Libertine Sans contrefaçon.

I have this recollection of a scene in time long long ago where, not much higher than knee-high to a sitting grasshopper, the bottom snug and cosy in a large armchair with an ugly lining white and flowery,  I was hurting my vocal cords singing at the top of my lungs one of Mylène Farmer's chorus:

Li, li, li, libertine
I am a trollop
So, so, so frangible
Let’s my hand be held
(Adaptation of mine)

I would be quite unable to say when this scene took place – just one thing for sure, it was the late 80s or the early 90s.
Of course, at the time, I didn't really understand what I was singing – they were very careful not to explain the lyrics to me – I just knew I was making the adults laught around me. That's a wonder indeed.

It's only a few years later that, helped by curiosity, I've started to dissect the lyrics a dictionary within reach. One of my primary school teachers had taught me through La Corrida by Francis Cabrel that there could be something else other than a simple story behind the lyrics of a song (see here).

First encounter: the albums Cendres de Lune Ainsi soit je… with Libertine Sans contrefaçon.

Capture Sans Contrefaçon ¤ DVD Timeless 2013 Le Film
Chorégraphie de Mylène Farmer & Christophe Dauchand
Costume de Jean-Paul Gaultier

Dans de précédents posts, j’ai évoqué Charles Baudelaire, j’ai évoqué Edgar Allan Poe, mais je n’ai toujours pas évoqué Mylène Farmer (seulement nommée une fois).

Et pourtant… notre Belle Rousse est à l’origine de mon amour des mots. Comment ne pas découvrir le plaisir des mots à la lecture de ses paroles ?
Mon avis est biaisé, il faut l’avouer, je suis tombée amoureuse de sa voix à la toute première écoute.


Pas de meilleure école pour apprendre à lire entre les lignes. Pas de meilleure école pour apprendre qu’on peut aussi jouer avec les mots.

Première leçon : l’album L’Autre… avec Je t’aime mélancolie.

In my previous posts, I delt with Charles Baudelaire, I delt with Edgar Allan Poe, but I never delt with Mylène Farmer so far (only named her once).

And yet... our Lovely Readhead is the source of my love for words. How can the pleasure of words not be discovered at the reading of her lyrics?
I've gotta confess, I'm biased, I fell in love with her voice at the very first listening.



No better training to learn how to read between the lines. No better training to learn that words can also be played with.

First lesson: the album L’Autre… with Je t'aime mélancolie.

Laurent Boutonnat
Capture Bonus DVD Mylène Farmer Stade de France

Ceci dit, avant mes débuts tués dans l’œuf, je n’avais pas encore écrit une seule ligne. Je m’adonnais à l’époque au dessin d’avions de chasse ou de vaisseaux spatiaux futuristes.

La toute première ligne fut écrite à l’occasion d’un exercice d’initiation à la poésie en 6ème. On devait choisir 3 mots dans une liste de 50 et écrire tout un poème à partir de là.
That being said, before my first step nipped in the bud, I hadn't even written a single line yet. At the time, I devoted myself to drawing fighter planes or futuristic spacecrafts.

The very first line was written upon an introduction exercise to poetry in 6th grade. We had to choose 3 words out of a list of 50 and write a whole poem from there.


Cliquez sur l'image pour agrandir ¤ Clic on the picture to enlarge

Mon goût pour Mylène Farmer est sans conteste l’une des raisons pour lesquelles ce tout premier poème se révèle plutôt sombre.

Honnêtement, il y a du rythme, ça rime, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard non plus. Et pourtant mon prof de l’époque m’avait accusé de plagiat. Si c’est vraiment le cas, si vous avez déjà lu un poème y ressemblant fortement, n’hésitez surtout pas à me l’indiquer. Je serais la première étonnée : à par les paroles des chansons de Mylène Farmer, je ne lisais pas de poésie.
Dur, dur de plagier dans ces cas-là, vous ne trouvez pas ?

Premier album passé en boucle : Anamorphosée avec Alice, L’instant X, Rêver.

En fouillant un peu, je devrais pouvoir retrouver le dessin du tout premier portrait du livret quelques part dans un carton… à côté d’une reproduction d’une peluche de Babar, roi des éléphants

‘Fin bref…
Indisputably, my fondness for Mylène Farmer is one of the reasons why this very first poem proves to be quite bleak.

Honestly, there is rhythm, there is rhyme, but it wouldn't set the world on fire either. And yet, my teacher of then accused me of plagiarism. If that is indeed the case, if you have ever read a poem that strongly resembled it, please do point it out. I would be the first amazed: besides the lyrics of Mylène Farmer's songs, I hadn't read poetry.
Tough act plagiarizing in this case, don't you think?

First album listened to over and over: Anamorphosée with Alice, L’instant X, Rêver.

With a little digging, I should be able to find the drawing of the very first portrait of the libretto somewhere inside a cardboard box... next to the reproduction of a stuffed Babar, King of the Elephants

Whatev'...


Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai repris la plume, à la suite d’un exercice de style poétique en 1ère qui m’a valu un regard étonné du prof…
It's only a few years later that I took up my pen again, following an exercise in poetical style in 11th grade that owned me an astonished look from the teacher...

Cliquez sur l'image pour agrandir ¤ Clic on the picture to enlarge

… avant de découvrir Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Le poème A une passante m’a tant parlé que j’en ai vraiment repris la plume et la lecture du recueil en entier. Au premier vers, le poème L’horloge m’était étrangement familier :
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible
Ca ressemblait bizarrement à du Mylène Farmer, sauf que bon, c’était plutôt l’inverse.

Retour aux sources avec l’album Ainsi soit je… avec L’Horloge & Allan.


... before discovering The Flowers of Evil by Charles Baudelaire. The poem To a Woman Passing-By spoke so much to me that I really took up my pen again and resumed reading the entire collection. At the first line, the poem The Clock sounded eerily familiar:
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible
It strangely resembled Mylène Farmer's work, well, except that was more like the opposite.

Return to the roots with the album Ainsi soit je… with L’Horloge & Allan.

Capture Je te dis tout¤ DVD Timeless 2013 Le Film
Mylène Farmer accompagnée au piano deYvan Cassar

FarmerBaudelairePoe.
Trois noms indissociables.

Plaisir des mots.
Plaisir d’écrire.
Plaisir du français et de l’anglais.

Seulement si Baudelaire et Poe n’ont eu qu’une reconnaissance posthume pour leur œuvre respective, ce n’est pas le cas de Mylène Farmer qui refuse la moindre récompense prestigieuse, y compris la Légion d’Honneur, le mannequin de cire à son effigie ou encore les quelques gouttes d’encre noyées au milieu d’un florilège de noms.

Au nom de Mylène Farmer on associe aussi ceux plus contemporains de Laurent Boutonnat (son binôme de toujours), François Hanss, Christophe Danchaud, Yvan Cassar ou encore Jean-Paul Gaultier, pour ne citer qu’eux.

Mylène Farmer, c’est aussi des concerts grandioses, des clips chiadés, une com’ étudiée, une artiste à part entière qui a su traverser les décennies sans se perdre.

Mylène Farmer, c’est surtout une voix d’ange déchu, un monstre sacré qui humanise d’une simple caresse des robots danseurs – ses « filles » – et fait rêver… et pourtant je ne suis pas une fana des robots, loin de là.
Farmer, Baudelaire, Poe.
Three indissociable names.

Pleasure of words.
Pleasure of writing.
Pleasure of French and English languages.

Only now, if Baudelaire and Poe only had posthumous recognition for their respective works, that's not the case of Mylène Farmer who refuses each and every prestigious rewards, including the Legion of Honour, the wax mannequin bearing her effigy or even the couple of ink drops lost in a crowd of names.

To the name of Mylène Farmer, the more contemporary ones of Laurent Boutonnat (her lifelong partner), François Hanss, Christophe Danchaud, Yvan Cassar or even Jean-Paul Gaultier are associated, to name but a few.

Mylène Farmer, it's also spectacular concerts, polished clips, a carefully designed communication, a full-fledged artist who was able to get through decades without losing herself.

Mylène Farmer, it's also and foremost the voice of a fallen angel, a legend whose simple stroke humanizes dancing robots – her “girls” – and the stuff dreams are made of... and yet I'm not a big fan of robots, far from it.


Interlude de Timeless 2013, arrangement de Schubert par Yvan Cassar,
Robots danseurs made in RoboLounge & Philippe Stegemann

Ma suite de mots s’intitule Rêve…

Si des fans de la Reine du Silence se perdent ici et y voient une sérieuse allusion à sa chanson Rêver, je pourrais difficilement le nier. Elle se veut même hommage à l’artiste.

My series of words is entitled Rêve…

If fans of the Queen of Silence got lost here and see in it a heavy allusion to her song Rêver, I couldn't possibly deny it. It's even supposed to be a tribute to the artist.

14 juil. 2014

[Fr] Poupées russes ¤ [En] Matryoshka Dolls

Source
[Fr]

[En]

Une idée me trottait dans la tête depuis un moment, un sacré moment. Seulement, cela n’a jamais été qu’une fausse bonne idée, jusqu’à ce que… je trouve enfin le bon fil rouge !

Je ne suis pas très sûre de savoir ce que la rédaction de mon précédent post a déclenché, toujours est-il que je tenais le bon bout : il y aura une pseudo-suite à Rêve…

Rêve… fut construit sur deux poèmes, la pseudo-suite le sera sur Rêve…

En tout cas, c’était l’idée de base. Il s’avère que la suite de mots sera construite sur une citation de Rêve… ET une autre de Pesanteur.

An idea has been running through my mind for a while, quite a damn long while. Problem is, it never was but a wrong good idea until… I finally found the right underlying theme!

I’m not quite sure what the writing of my last blogpost triggered, the fact remains that I was on the right track: there will be a pseudo-sequel to Rêve…

Rêve… was built on two poems, the pseudo-sequel will be on Rêve…

It was the basic idea anyhow. It turns out the series of words will be built on a quote from Rêve… AND another from Pesanteur.

Rêve... 
Collection A Majuscule | BookStory

Cela vous fera peut-être penser à Edgar Allan Poe et à son fameux poème The Raven (1845) qui renvoie à un autre Lenore (1843).

Le poème Lenore est centré sur la possibilité pour le narrateur et sa fiancée mourante de se retrouver au paradis ; The Raven s’achève sur le narrateur demandant au corbeau s’il reverra Lenore au Paradis.

Les deux poèmes sont indissociables.

Maybe it will remind you of Edgar Allan Poe and of his infamous poem The Raven (1845) referring to another Lenore (1843).

The poem Lenore is focused on the possibility for the narrator to meet again his dying fiancée in Paradise; The Raven ends on the narrator asking the raven if he would see Lenore again in Paradise.

Both poems are indissociable.

The Raven (1858)
Illustration de John Tenniel (1820-1914)

Allusion très lointaine à Edgar Allan Poe à part, la nouvelle suite de mots en cours de rédaction, basée sur au moins une citation de Rêve… et Pesanteur, s’intitule Echo…

Il y a plusieurs raisons à cela, mais pas de bol pour vous, les deux évoquées juste au-dessus seront les seules à l’être.

Quite a remote reference  to Edgar Allan Poe aside, the new ‘onwriting’ series of words, based at least on one quote from Rêve… and from Pesanteur, is entitled Echo…

There are quite a few reasons to this, but though luck for you, the two evoked just before will be the only ones.

Portrait de Edgar Allan Poe (circa 1849)
Reproduction d'un daguerréotype ayant appartenu à Sarah Anna Lewis

Si je ne vous donnerais évidemment pas ni la fin – déjà rédigée – ni l’intrigue, sachez toutefois que la citation d’introduction sera un poème de Sappho, qui n’a strictement rien à voir avec les extraits de Charles Baudelaire et de Edgar Allan Poe sur lesquels je n’arrivai pas à me décider.

Though I obviously won’t give you the end – already written – nor the plot, you should know however that the introductive quote will be a poem by Sappho, which has absolutely nothing to do with the excerpts from Charles Baudelaire’s work and from Edgar Allan Poe’s work on which I couldn’t decide.

Sappho embrassant sa lyre
Peinture de Jules Elie Delaunay (1828-1891)

Par contre, tout comme Rêve…, Echo… aura une ambiance gothique néo-romantique, il y aura une métaphore filée liée à l’escrime (comme quoi, la petite balle jaune n’est pas la seule à piquer mon intérêt) et je vous laisse les six premières lignes de ma nouvelle suite de mots :

On the other hand, just like Rêve…, Echo… will have a neo-romantic Gothic atmosphere, there will be an extended metaphor linked to fencing (which shows that the small yellow ball isn’t my only interest) and I will leave you with the six first lines of my new series of words:

La Lune pour soleil.
Le Soleil pour lune.
Rythme circadien bouleversé.
Un cœur inerte pour une vie sans couleur, ni saveur.
Ou presque.
Vie teintée de grenat, au goût métallique.
The Moon for sun.
The Sun for moon.
Upside down circadian cycle.
An inert heart for a colourless and tasteless life.
Or nearly so.
A life tinged with garnet, a bleak life tasting of metal.




19 févr. 2014

[Fr] Dégringoler de son piédestal pour une imposture ¤ [En] Getting knocked off their pedestal for a piece of trickery

Source

[Fr]

[En]

Charles Baudelaire.

Edgar Allan Poe.

Deux auteurs du XIXème siècle pour le moins renommés, particulièrement critiqués de leur vivant, difficilement dissociables l’un de l’autre puisque le premier a traduit une partie des écrits du second. Deux auteurs dont les thèmes, le style et l’univers me touchent. Un peu de romantisme exacerbé ne peut pas faire de mal.

J’avais l’intention d’écrire un post sur Baudelaire et de l’hommage que je voulais lui rendre avec la création d’une série de mots basée sur son poème des Tableaux Parisiens, A une passante.
Seulement voilà, ma deuxième passion – la traduction – a fait des siennes : je me suis retrouvée à traduire The Raven et son célèbre Nevermore” juste pour le fun (bah ouais, à chacun ses loisirs).

Si je connais le poème pour l’avoir étudié à la fac, je ne m’étais encore jamais penchée sur ses traductions.

Mais quelle idée ai-je eu là !

Plutôt que de rendre hommage à ce grand monsieur de la littérature française qu’est Charles Baudelaire, j’ai maintenant une furieuse envie de lui voler dans les plumes – de corbeau, évidemment –  doublée d’une envie irrésistible de réduire sa traduction d’Edgar Allan Poe en cendres pour avoir joué d’imposture !

Un peu présomptueux de ma part ? Possible, mais pas tant que ça.

Baudelaire – tout comme Mallarmé et Rollinat, d’ailleurs – est un auteur, non un traducteur.  Etre auteur n’empêche pas d’être traducteur, bien au contraire, savoir manier sa langue maternelle est un avantage considérable. Cependant, on ne peut pas affirmer faire de la traduction quand le texte traduit trahit l’identité littéraire du texte original !

Outre les métaphores et les allégories, le style particulier de Poe joue notamment de répétitions. Les répétitions donnent un rythme. Si elles existent, il y a une raison. Si elles existent dans le texte original, elles doivent apparaître dans la version traduite, quelle que soit la langue de traduction. Il serait complètement absurde pour un traducteur de s’amuser à supprimer toutes ces répétitions pour la seule et unique raison que la répétition n’est pas très française ou que cela alourdit le texte.
A cela, j’ai envie de répondre : « Mais on s’en contre-fout de ton avis, mon coco ! Ton job c’est de traduire, pas de « rendre le texte joli ! » »

Description du traducteur : retranscrire dans sa propre langue maternelle l’identité littéraire d’un auteur, transmettre l’essence même de son œuvre, ne pas se l’approprier et ne pas remanier l’œuvre à sa sauce, ne pas rendre joli et surtout, surtout, respecter l’œuvre et son auteur.

Que l’on nomme l’identité littéraire de la traduction de Poe par Baudelaire le style Poe-delaire n’est pas anodin : si le texte est de Poe, l’identité littéraire française de son œuvre reflète bien celle de Baudelaire.

Baudelaire n’a pas agi en traducteur, mais en auteur malhonnête et profiteur (cf Anne Garrait-Bourrier, « Poe/Baudelaire : de la traduction au portrait littéraire ? ») : il s’est approprié l’œuvre de Poe, l’a remaniée à sa sauce, l’a retranscrite en remplaçant l’identité littéraire de l’œuvre par la sienne. Certes, Baudelaire a contribué à faire connaître Poe hors Amérique. Certes, Baudelaire a contribué au succès de Poe en France. Toutefois, cette contribution s’est faite sans aucun respect de l’œuvre ou de l’auteur et avec une connaissance insuffisante de la langue anglaise.

En cela, ce n’est pas une traduction, c’est une imposture.

Un traducteur se doit de laisser sur le paillasson sa propre identité littéraire pour s’imprégner de celle de l’auteur et la retransmettre au plus juste dans sa langue maternelle.
Charles Baudelaire.

Edgar Allan Poe.

Two renowned writers – to say the least – of the XIXth century, particularly criticized in their lifetime, barely separable from one another since the former had translated part of the latter’s work. Two writers whose theme, writing style and universe move me. A touch of inflamed romanticism can’t hurt.

I intended to write a post on Baudelaire and the tribute I wanted to pay him with the creation of a series of words based on his Parisian Scenes’ poem, To a Woman Passing By.
Problem is, my second passion – translating – played me up: I found myself translating The Raven and his infamous Nevermore” just for the fun of it (to each their own hobbies, sue me).

Though I know the poem for having studied it at the uni, I had yet to even take a look at its translations.

And how foolish was I to do so!

Instead of paying a tribute to this great man of the French literature who is Charles Baudelaire, I had an overwhelming desire to make his feathers fly – raven’s feathers, of course – coupled with an irresistible desire to burn his translation of Edgar Allan Poe to a crisp for this piece of trickery!

A tad presumptuous of me? It might, but not quite.

Baudelaire – along with Mallarmé and Rollinat for that matter – is a writer, not a translator. Being a writer does not prevent themselves from being a translator. Quite the opposite actually, having a good command of their own mother tongue is quite the perk. Nevertheless, one cannot claim to be a translator when the translated text betrays the literary identity of the original text!

Metaphors and allegories asides, Poe’s peculiar writing style plays especially with repetitions. Repetitions give a rhythm. If they exist, there is a reason. If they exist in the original text, they have to be in the translated text, whichever the language of translation. It would be completely preposterous of a translator to delete all those repetitions for the one and only reason that repetition is not really French or that it makes the text cumbersome.
To this, I would like to reply: “No one gives a rat’s ass about your opinion, darling! Your job is to translate, not “to make the text look pretty!””

Job description of a translator: to transcribe into their own mother tongue the literary identity of the writer, to convey the very essence of their work, to refrain from adopting the work for themselves and from arranging it to their liking, to refrain from making it pretty, and first and above all, to respect the work and its writer.

Far from being meaningless, the literary identity of Baudelaire’s translation of Poe is called the Poe-delaire writing style: if the text is Poe’s, the French literary identity of his work actually is Baudelaire’s.

Baudelaire didn’t act as a translator but as a dishonest and greedy writer (cf Anne Garrait-Bourrier, “Poe/Baudelaire: from translation to literary portrayal?”): he did adopt Poe’s work for himself, arrange it to his liking, transcribe it by replacing the work literary identity into his own. Of course, Baudelaire contributed to Poe’s renown outside of America. Of course, Baudelaire contributed to Poe’s success in France. However, this contribution was made without the slightest respect for the work or the writer and with a poor command of the English language.

In that, it is no translation, it is a piece of trickery.

A translator has to leave their own literary identity at the door to impregnate themselves with the writer’s and convey it as accurately as possible into their mother tongue.