21 mai 2014

[Fr] Rêve, fantasme et réalité ¤ [En] Dream, Fantasy and Reality

Dream Girl (source : wallpapersus)

[Fr]

[En]

Si par extension, les termes rêve et fantasme se définissent par une représentation imaginaire marquant une rupture avec la réalité consciente, leur sens premier diffère complètement.

If by extension, the terms dream and fantasy are both defined by an imaginary picture marking a fracture with the conscious reality, their original meaning are far from being identical.

Le rêve est une représentation de l’esprit, une manifestation psychique du dormeur. S’il est conscient dans son rêve, cette conscience est illusoire puisque le dormeur n’est pas conscient qu’il rêve. Gérard de Nerval disait que « le rêve est une seconde vie. »
L’imaginaire du dormeur se base sur des éléments bien réels et brode autour pour aboutir au rêve. Le rêve n’est pas une action volontaire du dormeur. Il décide certes de dormir mais il ne choisit pas de rêver. Si les éléments sont plaisants, jackpot on reste dans un rêve. S’ils ne le sont pas, gare au cauchemar.

A dream is a picture of the mind, a mental activity from the sleeper. If he is conscious within his dream, this consciousness is deceptive since the sleeper is not conscious of his dreaming. Gerard de Nerval would say that “dream is a second life.”
The imagination of a sleeper is based on actual elements and embroiders them into a dream. A dream is not intended by the sleeper. Of course, he does choose to sleep but not to dream. If the elements are pleasant, jackpot let’s keep dreaming. If not, beware of the nightmare.

Le fantasme, quant à lui, est une construction de l’imaginaire du non-dormeur, plus ou moins plongé dans ses pensées.
L’imaginaire du pensif se base sur des éléments plaisants et vagabonde ici et là pour devenir un fantasme. Le pensif se coupe volontairement de la réalité pour y échapper.

As for the fantasy, it is a mental construction from the non-sleeper, however deep he is in his thoughts.
The imagination of a pensive one is based on pleasant elements and wanders here and there to become a fantasy. The pensive one voluntary cuts himself off from reality to avoid it.

Le rêve en tant que tel se réalise, puisque le dormeur n’a pas conscience qu’il rêve – ce qu’il vit et expérimente dans le rêve lui arrive réellement. Si le réveil interrompt ce rêve, le dormeur réalisera qu’heureusement ou malheureusement il ne s’agissait que d’un rêve. Si le réveil sonne après le sommeil paradoxal (le temps du rêve), le dormeur n’aura peut-être pas même le souvenir d’avoir rêvé. Le rêve a pourtant été vécu dans cette « seconde vie. »
Le fantasme lui se caractérise par l’impossibilité de sa réalisation. Le pensif le sait et peu lui importe, il aura au moins eu le plaisir de l’imaginer.

Since the sleeper is not conscious of dreaming, the dream as it is is fulfilled – whatever it is the sleeper experiences really happens to him. If the alarm clock interrupts this dream, the sleeper realises that fortunately or unfortunately it was nothing but a dream. If the alarm clock goes off after the paradoxical sleep or rapid eye movement sleep (the time of dream), the sleeper will maybe not even have any recollection of his dream. Yet the dream has been experienced in this “second life.”
The fantasy is characterised by the impossibility of its fulfilment. The pensive one knows it and couldn’t care less; at least he would have had the pleasure to picture it.

Le rêve ¤ Etienne - sculpteur français
Galerie Bartoux



Vous m’avez vue venir avec mes gros sabots ?


You saw me coming a mill off, didn’t you?

Pour une suite de mots, le choix du titre est primordial. Il doit être pertinent sans être trop explicite. J’allais dire qu’il doit rester court, mais quand on voit le succès du roman de Romain Puertolas L’extraordinaire voyage du fakir qui été resté coincé dans une armoire IKEA, je me garderai bien de donner ce conseil.

For a series of words, the choice of a title is essential. It has to be relevant but not so much explicit. I was about to say that it has to be short, but when you see the success of Romain Puertolas’s novel The Extraordinary Journey of the Fakir Who Got Trapped in an IKEA Wardrobe, I will be very careful not to give this piece of advice.

‘Fin bref.

Il y a une raison au titre de ma suite de mots Rêve…

[Ma version anglaise du titre est plus idiomatique mais revient exactement à la même chose – le rêve est un instant de bonheur illusoire, la définition même de Fool’s Paradise]

Pourquoi les points de suspensions ? Tout simplement parce que vivre un instant de bonheur, même illusoire, suspend le temps… avant de retomber dans la réalité. Soit vous finissez par en vouloir à votre réveil, soit vous remerciez les dieux (ou qui vous voulez) pour ce rêve qui se poursuit.

Anyway.

There is a reason as for why my series of words is entitled Rêve… (French for dream)

[My English version of the title is more idiomatic, but it amounts to quite the same thing – a dream is an illusory state of happiness, the very definition of Fool’s Paradise]

Why the suspension points? Quite simply because to live an instant of happiness, even illusory, is to suspend time… before falling back into reality. Either you end up holding a grudge against your alarm clock or thanking the gods (or whoever  you want) for this dream that goes on.

Le terme fantasme, sans la polysémie du terme rêve, ne permet pas d’instaurer le doute quant au dénouement. Et que les choses soient claires, il ne s’agit pas d’un fantasme. Mais dans ce cas, rêve ou réalité ?

The term fantasy, without the polysemy of the term dream, doesn’t allow any doubt about the outcome. And let’s be clear here, this is no fantasy. But if so, dream or reality?


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